Lu le Dimanche 13 Mars l'excellent Billet de Nicolas Bordas consacré à Stéphane Hessel et intitulé "Et si vous vous engagiez avec moi aux côtés de Stéphane Hessel!" . Ce post venait après un échange que j'ai eu la veille sur Facebook, précisément à propos de "Indignez-vous!", dudit Stéphane Hessel. Réflexions, analyses... et engagement!
Au commencement, il y a le livre "Indignez-vous" de Stéphane Hessel
"Résistons à l'indifférence avec Stéphane Hessel!" par Thierry Leclère in Telerama.fr
Voltaire s'était battu pour la tolérance. Hessel, au soir d'une existence incroyablement riche en combats et créations, se bat pour l'indignation et l'engagement. La filiation est lumineuse: Hessel, héritier des lumières, est un humaniste. Sa modestie en souffrira mais tant pis!
Acheter le livre, au cas où...: "Indignez-vous!" de Stéphane Hessel
Qui est Stéphane Hessel?
On ne saurait dissocier le livre des combats et réalisations de Stéphane Hessel.
Repères: Déporté; Membre de la Résistance; Secrétaire de la Commission des droits de l'Homme aux Nations-Unies en 1948, commission constituée pour entreprendre la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, dont René Cassin et Pierre Mendès France furent rédacteurs-contributeurs; militant anticolonialiste; diplomate; aux côtés des sans papiers au sein du Collège des médiateurs, des mal logés; engagé au Burundi, en faveur des Palestiniens et des Birmans (Nous laissons ici de côté la vilaine querelle et la polémique qui se déploie depuis quelques temps à ce sujet, même si la rue d'Ulm s'en est émue. Non qu'elle nous dérange, ou que nous soyons béats, mais l'action de Hessel dépasse largement les procès qui lui sont faits). La liste exhaustive est encore plus longue.
L'homme sait donc ce dont il parle lorsqu'il évoque l'indignation et l'engagement. Hessel, un intellectuel humaniste fourvoyé en politique? Un politique nourri d'humanités. Bien difficile d'arbitrer. Mais le faut-il? D'autant qu'il n'y a rien de partisan chez lui. Mais une obsession traverse incontestablement sa vie et son oeuvre: contribuer au mieux vivre ensemble des peuples et des hommes dans le respect des droits et des libertés. Et puis, il est passionné de poésie (qu'il se plaît à citer de mémoire. Ecouter le ici réciter Apollinaire et narrer le rôle de la poésie aux heures les plus noires de son existence), ce qui est fort attachant.
Repères: Déporté; Membre de la Résistance; Secrétaire de la Commission des droits de l'Homme aux Nations-Unies en 1948, commission constituée pour entreprendre la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, dont René Cassin et Pierre Mendès France furent rédacteurs-contributeurs; militant anticolonialiste; diplomate; aux côtés des sans papiers au sein du Collège des médiateurs, des mal logés; engagé au Burundi, en faveur des Palestiniens et des Birmans (Nous laissons ici de côté la vilaine querelle et la polémique qui se déploie depuis quelques temps à ce sujet, même si la rue d'Ulm s'en est émue. Non qu'elle nous dérange, ou que nous soyons béats, mais l'action de Hessel dépasse largement les procès qui lui sont faits). La liste exhaustive est encore plus longue.
L'homme sait donc ce dont il parle lorsqu'il évoque l'indignation et l'engagement. Hessel, un intellectuel humaniste fourvoyé en politique? Un politique nourri d'humanités. Bien difficile d'arbitrer. Mais le faut-il? D'autant qu'il n'y a rien de partisan chez lui. Mais une obsession traverse incontestablement sa vie et son oeuvre: contribuer au mieux vivre ensemble des peuples et des hommes dans le respect des droits et des libertés. Et puis, il est passionné de poésie (qu'il se plaît à citer de mémoire. Ecouter le ici réciter Apollinaire et narrer le rôle de la poésie aux heures les plus noires de son existence), ce qui est fort attachant.
J'avais lu "Danse avec le siècle" lors de sa parution. Le "phénomène" Hessel n'était alors pas constitué. Mais une incroyable énergie traversait déjà l'ouvrage. "Comment cet homme qui avait traversé le XXème siècle et vécu concrètement ses horreurs, pouvait-il encore déployer une telle énergie, manifester une telle jeunesse", m'étais-je alors demandé en refermant le livre. La réponse était sous mes yeux: c'est la grandeur des luttes qui révèle l'homme. Hessel avait été des grands engagements y compris pour contribuer à sortir par le haut, par le droit (son mandat de Secrétaire de la Commission des Droits de l'homme auprès de Nations-Unies, constituée pour entreprendre la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'Homme), des impasses meurtrières de l'affrontement entre les nations.
Un très beau livre à deux voix avec JM Helvig est paru au mois de Janvier 2011 que je vous recommande. Il s'agit d'une réédition d'un ouvrage paru en 2008. Mais les données sont constantes. Où il dévoile, entre autres, sa conception du civisme qui cesse finalement d'être nationale pour devenir un civisme global. Où son universalisme se manifeste clairement. Où l'on repense inévitablement aux Lumières et à l'Humanisme: "Citoyen sans frontières"
Où l'on comprend en détail les principes des orientations définies dans son deuxième opus "Engagez-vous!"
On l'on voit finalement se dessiner pour le grand public les principes fondamentaux qui guident une partie de la réflexion et des travaux du Collegium International que nous évoquons plus bas dans ce billet.
On l'on voit finalement se dessiner pour le grand public les principes fondamentaux qui guident une partie de la réflexion et des travaux du Collegium International que nous évoquons plus bas dans ce billet.
Ecouter Stéphane Hessel parler de son engagement au sein du Collegium International, des défis majeurs qui s'imposent à nous (environnement, violence, pauvreté). Il aborde aussi le potentiel de l'ONU et ses missions, le droit international, et les manquements qui font qu'aucune gouvernance mondiale ne parvient néanmoins à faire pleinement exister un ordre mondial au demeurant accessible. Il souligne la force des valeurs contenues dans la charte des nations unies, partagées par tous, comme pilier d'un monde plus harmonieux et équilibré. Il s'exprime sur la guerre, la violence et leurs nouvelles formes. D'un mot, c'est la gouvernance mondiale qui est au coeur de cet entretien. L'interview, d'une tenue exceptionnelle, date de septembre 2007 mais est absolument actuelle. [Entretien Comité International de la Croix Rouge - Blog / Le Monde]
Mes échanges sur Facebook au sujet "d'Indignez-vous!" de Stéphane Hessel
Par un singulier concours de circonstances j'ai échangé à propos du livre et de l'indignation sur Facebook le 12/03/2011, suite à un post publié sur le mur Facebook de Télérama.
Où je défends l'idée selon laquelle "L'indignation est un acte fondateur". Elle se prolonge dans l'action ou la création qui sont les formes de l'engagement.
Extraits (A toutes fins utiles, je rappelle aux contributeurs de Facebook, au demeurant masqués, que les conditions générales d'utilisations de Facebook, acceptées par eux, leurs font renoncer à toute propriété notamment sur les commentaires mis en ligne, a fortiori sur une page publique)
Petite typologie tirée de mes échanges sur Facebook:
Il n'est pas inintéressant de chercher à identifier les types de réactions face au livre "Indignez-vous!" A défaut d'un sondage ou d'un "micro-trottoir", je me suis servi de mes échanges comme d'un "micro-facebook"! Voilà qui n'a aucune valeur scientifique et qui n'y prétend d'ailleurs pas, mais qui demeure très instructif. Le livre est loin de faire immédiatement consensus. Mais en creusant bien et en acceptant la confrontation, l'interaction, l'échange et la contradiction (ce qui est bien le moins sur un réseau social!), plusieurs profils se dégagent qui éclairent les modalités de l'adhésion ou du rejet de la thèse proposée, ou plutôt de l'exhortation de S. Hessel à un sursaut des consciences. Et ces profils recoupent assez bien le retour d'information que l'on peut avoir par ailleurs. Les profils donc:
Conclusion de ce "micro-réseau" sur Facebook: la résistance à l'indignation ne vient pas tant de l'incapacité à s'indigner que de l'absence de vue sur l'articulation entre indignation et action. La notion d'engagement vient répondre à cette difficulté. Exit donc les critiques à l'égard de Hessel sur le thème "discours pour bobo", ou "nostalgie crypto-anarchiste", ou "revival de l'esprit révolutionnaire". La proposition de Hessel peut être accueillie avec d'autant plus de résonance qu'il ne fige pas l'indignation dans la posture de la révolte mais qu'il la canalise et la pousse dans celle de la création et de l'action. S'indigner, c'est réfléchir pour agir. La révolte ne laisse quant à elle souvent la place qu'à l'explosion sur laquelle il est quasi impossible de construire. L'indignation, elle, constitue le terreau de l'action. Il est étonnant de voir à quel point le terreau est potentiellement riche parmi les citoyens.
"Indignez-vous!" de Stéphane Hessel et l'Europe
L'article de Télérama.fr daté du 12/03/2011 au sujet du succès de l'opus "Indignez-vous!" du même Stéphane Hessel n'a rien d'anecdotique. A preuve, sa très large diffusion européenne, outre les 1,5 millions d'exemplaires vendus en France.
"Engagez-vous!", le nouvel opus de Stéphane Hessel
Il s'agit d'un livre d'entretiens avec Gilles Vanderpooten, qui fait suite à "Indignez-vous!"
Encore un livre à deux voix donc. Le premier, Vanderpooten a 25 ans. On allait presque ajouter "et tout à apprendre", sans vouloir le blesser! Le second, Stéphane Hessel, 93. Où Hessel dit avec encore plus de profondeur le pourquoi de ses engagements et de la nécessité de s'engager après s'être indigné. Où les pistes sont dévoilées. Dont la création de l'OME, Organisation Mondiale pour l'Environnement, l'écologie étant d'un des "principaux défis du XXIème siècle". Mais aussi droits de l'homme, sans-papiers, sans-logis, lutte contre les inégalités.
Ce qui est très convaincant dans cet ouvrage, c'est la façon dont les droits de l'homme s'incarnent. Ce qui est puissant, c'est cette exhortation à l'adresse des jeunes générations de la part d'un homme qui a, en son temps, refusé l'inacceptable en entrant dans la Résistance. C'est la traduction d'un humanisme incarné. Hessel n'est au fond ici qu'égal à lui-même. Profondément humain, visionnaire et prêcheur d'un monde qui doit être habité par une humanité consciente et lucide sur ses vraies priorités. Où l'on parle d'avenir donc. Et où l'on coupe court à toutes les polémiques nées à l'occasion de la publication d' "Indignez-vous!" sur le caractère prétendument très théorique de l'appel.
Dans son billet, Nicolas Bordas s'interroge notamment sur la Gouvernance mondiale qui doit être repensée du point de vue des paradigmes (Protection de l'environnement, protection et défense de l'identité culturelle, coexistence de la laïcité et des religions, coexistence des économies capitaliste et solidaire, réduction des déséquilibres majeurs) proposés par Hessel comme une nécessité absolue. En définitive, Hesssel prolonge et décline aujourd'hui avec "Engagez-vous!" et la réédition de "Citoyen sans frontières", les formes concrètes de la gouvernance mondiale qu'il a contribué à construire notamment en tant que contributeur de la Déclaration universelle des droits de l'homme, et dont il appelle l'amélioration de ses voeux, tout en pesant de tout son poids en ce sens.
Ce qui nous intéresse dans le propos de N. Bordas, c'est cette articulation qu'il crée explicitement entre une option à la fois individuelle (la prise de conscience) et collective (la gouvernance mondiale), tout en proposant un relais adapté à l'époque: l'utilisation des média et réseaux sociaux, dont Facebook et Twitter.
Car là est en effet l'enjeu ultime de l'entreprise "Indignez-vous!". Sans l'intégration de cette prise de conscience des paradigmes majeurs que sont la citoyenneté universelle (on repense à Emmanuel Kant et au remarquable texte de l'Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolitique- qui défend l'idée d'un progrès de l'humanité conçu comme un progrès du droit pour dépasser l'insociable sociabilité de l'homme, dont les multiples écarts et déséquilibres actuels ne sont que l'une des manifestations; on repense à la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 et à son préambule "(...) Considérant qu'une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement (...)" ), la préservation et la promotion des identités culturelles, la réduction des inégalités majeures qui plongent une partie de l'humanité dans la misère, la préservation de l'environnement, à un système institutionnel international qui prenne appui sur eux, il n'y a pas d'avancée possible. Or ce second volet est précisément celui de la gouvernance mondiale.
Les outils sont là, et ils sont "calibrés" pour, à supposer qu'on leur assigne de justes fins, nous répète Hessel. Le lien est organique, nous suggère Bordas. Reste à atteindre un seuil critique de consciences éclairées. D'où l'invitation de Bordas à s'engager à ses côtés et au sein de son Groupe Facebook ainsi que sur le réseau Twitter du Collegium. Reste à établir la connection. Et à en persuader qui de droit. D'où le Collegium International.
Ce qui nous intéresse dans le propos de N. Bordas, c'est cette articulation qu'il crée explicitement entre une option à la fois individuelle (la prise de conscience) et collective (la gouvernance mondiale), tout en proposant un relais adapté à l'époque: l'utilisation des média et réseaux sociaux, dont Facebook et Twitter.
Car là est en effet l'enjeu ultime de l'entreprise "Indignez-vous!". Sans l'intégration de cette prise de conscience des paradigmes majeurs que sont la citoyenneté universelle (on repense à Emmanuel Kant et au remarquable texte de l'Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolitique- qui défend l'idée d'un progrès de l'humanité conçu comme un progrès du droit pour dépasser l'insociable sociabilité de l'homme, dont les multiples écarts et déséquilibres actuels ne sont que l'une des manifestations; on repense à la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 et à son préambule "(...) Considérant qu'une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement (...)" ), la préservation et la promotion des identités culturelles, la réduction des inégalités majeures qui plongent une partie de l'humanité dans la misère, la préservation de l'environnement, à un système institutionnel international qui prenne appui sur eux, il n'y a pas d'avancée possible. Or ce second volet est précisément celui de la gouvernance mondiale.
Les outils sont là, et ils sont "calibrés" pour, à supposer qu'on leur assigne de justes fins, nous répète Hessel. Le lien est organique, nous suggère Bordas. Reste à atteindre un seuil critique de consciences éclairées. D'où l'invitation de Bordas à s'engager à ses côtés et au sein de son Groupe Facebook ainsi que sur le réseau Twitter du Collegium. Reste à établir la connection. Et à en persuader qui de droit. D'où le Collegium International.
Ne pas hésiter à adhérer au Groupe Facebook "Friends of The Collegium" créé par N Bordas.
Soyons cohérents. "Indignez-vous!" est là pour déclencher une prise de conscience. Ou y inviter.
"Et si", pour reprendre une expression visiblement chère à Bordas, l'engagement prenait corps ici et maintenant, dans le regroupement de ces consciences indignées et déterminées à s'engager. A quoi servirait d'attendre demain? Tout peut commencer vraiment. Il suffit de le faire. Je l'ai fait!
Le think tank Collegium International a besoin d'être connecté à la société civile pour être plus fort dans ses actions?
Pourquoi le groupe Friends of the Collegium sur Facebook n'en serait-il pas l'un des outils, voire l'un des leviers privilégiés? De même pourquoi ne pas garder une étroite connection avec un fil Twitter comme celui qu'il est aisé de rejoindre en cliquant ici: http://twitter.com/TheCollegium ?
Je trouve la démarche des plus intéressantes, et n'ai pas manqué de rejoindre le groupe dès ce Dimanche 13/03. Et visiblement, N. Bordas gère ses demandes de participation en temps réel. Réactif (Normal pour un homme de média).
Le bébé "Friends of The Collegium" est né sur Facebook le Samedi 12 Mars 2011 à 16:14, des mains de N. Bordas. A l'heure où nous publions ce billet, il est gros de 17 membres. Pas si mal.
Le bébé TheCollegium est né sur Twitter (http://twitter.com/TheCollegium) le Samedi 12 Mars 2011 à 15:26 et est riche de 12 abonnés.
Voilà pour les fers de lance!
En savoir plus sur le Collegium International éthique, politique et scientifique
Un think-tank qui regroupe politiques (M. Rocard), philosophes (E.Morin), diplomates (S. Hessel bien sûr), et de nombreux intellectuels et scientifiques. Je ne les cite pas tous, on trouvera le lien des membres ci-dessous!
On nous rabâche sans cesse des discours gorgés d'initiatives pseudo citoyennes. Distinguer le bon grain de l'ivraie. Celle-ci en est une vraie. De même les think tank se multiplient. Celui-là présente au moins l'avantage de ne pas représenter des intérêts immédiatement matériels, économiques, politiques ou corporatistes. Il est désintéressé et vise directement le bien des peuples et des hommes pour le présent et pour l'avenir.
Peut être plus difficilement palpable dans ses contours immédiats, mais néanmoins de poids. Car il s'attaque véritablement au fond. Ses membres n'ont en outre, au regard de leur parcours, pas à attendre de nouveaux honneurs d'une telle initiative. Désintéressement et volonté de traiter sur le fond les grands déséquilibres de notre monde, de peser sur une édification collective des peuples respectueuse des différences et de l'unicité du monde auquel nous appartenons ( l'interdépendance), de proposer un modèle respectueux des exigences à la fois anciennes et nouvellement apparues, au gré des soubresauts de l'histoire la plus récente depuis la création de l'ONU (la Charte de gouvernance mondiale).
On pourra se convaincre de tout cela en regardant la liste des membres du Collegium International. Croisement des cultures, des nations, des disciplines: Politique, biologie, économie, philosophie, droit, physique. Ce Collège illustre à lui seul l'indispensable pluridisciplinarité pour qui veut peser sur le destin des nations. Mais on observera aussi la grande liberté de pensée qui caractérise chacun de ses membres. Un gage d'indépendance pour les propositions.
Les textes fondateurs méritent une lecture et une attention soutenue, centrés sur le constat des désordres majeurs, sur le concept d'interdépendance et sur un projet de Charte pour la gouvernance mondiale. Où le Collegium International n'a pas, à juste titre, la plume légère pour qualifier la disproportion entre l'importance des enjeux face aux désordres mondiaux croissants, et les multiples sommets inaboutis. Et encore, ces textes datent-ils de la période 2008/2009. Or la situation n'a fait que s'aggraver depuis. Les graves crises financières qui secouent les Etats-Unis et l'Europe depuis lors, se succédant à un rythme de plus en plus élevé, et avec une ampleur toujours accrue; la redistribution géopolitique des cartes sur le pourtour de la Méditerranée constituant un scénario absolument inédit, avec l'émergence de l'urgence de cette gouvernance; la catastrophe nucléaire survenue le 11 Mars au Japon, avec ses répliques et son onde de choc sur les modèles de production énergétique dans le monde entier, pour ne citer que quelques exemples, viennent souligner à quel point interdépendance identifiée et construite, ainsi que gouvernance mondiale ne relèvent pas de l'utopie, mais du sens même de l'histoire et des besoins immédiats des peuples et des hommes qui les constituent.
Il n'y a donc que de multiples et bonnes raisons pour répondre à l'appel de Hessel s'agissant de s'indigner et de s'engager; et à celui de N. Bordas, s'agissant de le rejoindre au sein de ce groupe "Friends of The Collegium", pour, on ne peut que le souhaiter ardemment, contribuer à ce que le Collegium International aie davantage les moyens de ses actions en termes de représentativité de la société civile.
Et la politique dans tout ça?
La tentation est évidemment grande pour les partis, quels qu'ils soient, de tenter de récupérer la voie ouverte par Stéphane Hessel avec "Indignez-vous!" puis "Engagez-vous!". Certains s'y sont même essayés à la sortie des opus. Mais la fibre qui était sollicitée chez le lecteur, et la matière même, transcendaient par nature les clivages politiques. Lorsqu'il s'agit de droits et de valeurs aussi fondamentaux, difficile pour un quelconque parti de tenter d'avoir le monopole. Contradictoire même! De plus, la parole politique étant largement discréditée, du moins dans les pays industrialisés, prendre ouvertement le relais du propos de Stéphane Hessel tout en étant, quel que soit le "camp", l'incarnation d'un immobilisme ou d'un déficit d'action relevait de l'exercice plus que périlleux.
D'un mot, toute tentative de récupération politique du double appel de Hessel est vouée à l'échec. Son propos, comme l'action du Collegium International se situent au-delà. Sur le plan des principes, des droits, des valeurs, et des institutions supranationales qui les incarnent (ou sont sensées les incarner), comme de celles qui sont à créer (l'Organisation Mondiale de l'Environnement appelée de ses voeux par Hessel).
Il n'est pas inintéressant de constater que bien après la mise en ligne de son billet "Et si vous vous engagiez avec moi aux côtés de Stéphane Hessel", N. Bordas a été interpellé sur son propre mur à la fois sur le caractère utopique de la gouvernance mondiale, et sur le caractère politisé ou non de l'initiative du Collegium International. La question ne peut pas ne pas se poser. Sa réponse fut la seule possible: le Collegium International est un réservoir d'idées créé pour aller au-delà de ce qui fonctionne encore mal, et envisager ce qui s'impose en réponse aux nouveaux désordres et surtout au nouveaux défis (l'OME).
On se situe avec le Collegium International sur le plan de réponses universelles à des problèmes universels. Aucun parti politique ne peut se placer sur ce plan là. Au mieux, les différentes majorités qui se succèdent tireront-elles profit de cette réflexion pour faire évoluer et concrétiser les avancées de cette gouvernance mondiale réelle et surtout efficace et équilibrée.
Dès lors, soutenir l'action du Collegium International via le Groupe Friends of the Collegium, c'est se situer a priori au-dessus des discours partisans, et hors le champ de la récupération politique. Ce qui ne signifie en rien neutralité et mise à distance, bien au contraire. Se "mettre au-dessus de", pour mieux pouvoir "s'engager dans".
La tentation est évidemment grande pour les partis, quels qu'ils soient, de tenter de récupérer la voie ouverte par Stéphane Hessel avec "Indignez-vous!" puis "Engagez-vous!". Certains s'y sont même essayés à la sortie des opus. Mais la fibre qui était sollicitée chez le lecteur, et la matière même, transcendaient par nature les clivages politiques. Lorsqu'il s'agit de droits et de valeurs aussi fondamentaux, difficile pour un quelconque parti de tenter d'avoir le monopole. Contradictoire même! De plus, la parole politique étant largement discréditée, du moins dans les pays industrialisés, prendre ouvertement le relais du propos de Stéphane Hessel tout en étant, quel que soit le "camp", l'incarnation d'un immobilisme ou d'un déficit d'action relevait de l'exercice plus que périlleux.
D'un mot, toute tentative de récupération politique du double appel de Hessel est vouée à l'échec. Son propos, comme l'action du Collegium International se situent au-delà. Sur le plan des principes, des droits, des valeurs, et des institutions supranationales qui les incarnent (ou sont sensées les incarner), comme de celles qui sont à créer (l'Organisation Mondiale de l'Environnement appelée de ses voeux par Hessel).
Il n'est pas inintéressant de constater que bien après la mise en ligne de son billet "Et si vous vous engagiez avec moi aux côtés de Stéphane Hessel", N. Bordas a été interpellé sur son propre mur à la fois sur le caractère utopique de la gouvernance mondiale, et sur le caractère politisé ou non de l'initiative du Collegium International. La question ne peut pas ne pas se poser. Sa réponse fut la seule possible: le Collegium International est un réservoir d'idées créé pour aller au-delà de ce qui fonctionne encore mal, et envisager ce qui s'impose en réponse aux nouveaux désordres et surtout au nouveaux défis (l'OME).
On se situe avec le Collegium International sur le plan de réponses universelles à des problèmes universels. Aucun parti politique ne peut se placer sur ce plan là. Au mieux, les différentes majorités qui se succèdent tireront-elles profit de cette réflexion pour faire évoluer et concrétiser les avancées de cette gouvernance mondiale réelle et surtout efficace et équilibrée.
Dès lors, soutenir l'action du Collegium International via le Groupe Friends of the Collegium, c'est se situer a priori au-dessus des discours partisans, et hors le champ de la récupération politique. Ce qui ne signifie en rien neutralité et mise à distance, bien au contraire. Se "mettre au-dessus de", pour mieux pouvoir "s'engager dans".
Envoi
Et si cette double initiative, celle du Collegium International et celle de Friends of The Collegium, à peine naissante et déjà chère à tous ceux qui croient en l'humanité et en l'homme s'avérait "payante"?
Et si Friends of The Collegium permettait de canaliser les indignations et de les rendre productives, au service des ambassadeurs et chercheurs-créateurs que sont les membres du Collegium International?
Et si le concept central d'interdépendance gagnait peu à peu du terrain dans l'esprit des dirigeants et de ceux qui pilotent les organisations internationales, avec le pouvoir d'action que cela implique?
Et si le concept d'une authentique gouvernance mondiale fondée sur des valeurs humanistes imprégnées des immenses défis actuels se révélait un concept clé de la structuration des relations internationales au XXIème siècle?
Et si les déséquilibres humains, écologiques, économiques n'avaient pas toujours le dernier mot?
Et si l'homme était capable de servir l'homme, comprenant son intérêt de n'être plus un loup pour l'homme?
Et si l'accumulation des crises, plutôt que de nous précipiter vers des abîmes, faisait émerger le modèle proposé par Hessel et ceux qui l'entourent, comme le sillon à creuser, la voie qui conjugue progrès, harmonie et justice pour tous les peuples?
Et si l'universalisme respectueux des différences et des cultures venait prendre la place des haines et des communautarismes réducteurs et destructeurs?
Et si un droit universel nourri des plus récentes réflexions (cf l'avenir de la planète) devait commencer de s'imposer, vraiment, comme réponse face à un chaos jamais égalé coexistant paradoxalement avec un niveau d'organisation tout aussi inégalé dans sa sophistication économique, technique et juridique?
Et si le concept d'une véritable gouvernance mondiale se substituait au morcellement des actes souvent erratiques, aux renoncements, aux non-dits, voire aux lâchetés des gouvernances qui se succèdent (ces sommets stériles programmés ou réunis à la hâte en situation de crise) et qui n'aboutissent, lorsqu'ils le peuvent, que bien pauvrement et bien lentement, au regard des enjeux?
J'arrête là. Il y a matière pour de nombreux débats au sein de Friends of The Collegium, si pertinemment initié par Nicolas Bordas . Il y a de nombreuses interactions à développer sur les réseaux sociaux pour soutenir l'action du Collegium International auquel appartient Stéphane Hessel. Comme il y a matière pour de nombreux billets sur ces questions vitales.
Quant à moi, c'est dit et fait: J'y suis allé, et me me suis engagé dans le Groupe Facebook Friends of The Collegium.
(PS: le "Et si" est un clin d'oeil rhétorique à Nicolas Bordas. Qu'il nous permette de mettre un peu d'humour dans cette matière sérieuse!)
Deux pensées me viennent à l'esprit pour finir. Je vous les livre, la seconde étant dénuée de toute forme politique d'intentionnalité:
> Rejoindre Friends of The Collegium sur Facebook
> Rejoindre Friends of the Collegium sur Twitter
Nous reviendrons dans un très prochain billet sur les évolutions de la gouvernance mondiale au regard des perspectives inaugurées par Hessel, à la lumière des récents évènements du printemps arabe et de la double catastrophe sismique et nucléaire survenue au Japon. A très bientôt sur jb-reys.blogspot.com
Et si Friends of The Collegium permettait de canaliser les indignations et de les rendre productives, au service des ambassadeurs et chercheurs-créateurs que sont les membres du Collegium International?
Et si le concept central d'interdépendance gagnait peu à peu du terrain dans l'esprit des dirigeants et de ceux qui pilotent les organisations internationales, avec le pouvoir d'action que cela implique?
Et si le concept d'une authentique gouvernance mondiale fondée sur des valeurs humanistes imprégnées des immenses défis actuels se révélait un concept clé de la structuration des relations internationales au XXIème siècle?
Et si les déséquilibres humains, écologiques, économiques n'avaient pas toujours le dernier mot?
Et si l'homme était capable de servir l'homme, comprenant son intérêt de n'être plus un loup pour l'homme?
Et si l'accumulation des crises, plutôt que de nous précipiter vers des abîmes, faisait émerger le modèle proposé par Hessel et ceux qui l'entourent, comme le sillon à creuser, la voie qui conjugue progrès, harmonie et justice pour tous les peuples?
Et si l'universalisme respectueux des différences et des cultures venait prendre la place des haines et des communautarismes réducteurs et destructeurs?
Et si un droit universel nourri des plus récentes réflexions (cf l'avenir de la planète) devait commencer de s'imposer, vraiment, comme réponse face à un chaos jamais égalé coexistant paradoxalement avec un niveau d'organisation tout aussi inégalé dans sa sophistication économique, technique et juridique?
Et si le concept d'une véritable gouvernance mondiale se substituait au morcellement des actes souvent erratiques, aux renoncements, aux non-dits, voire aux lâchetés des gouvernances qui se succèdent (ces sommets stériles programmés ou réunis à la hâte en situation de crise) et qui n'aboutissent, lorsqu'ils le peuvent, que bien pauvrement et bien lentement, au regard des enjeux?
J'arrête là. Il y a matière pour de nombreux débats au sein de Friends of The Collegium, si pertinemment initié par Nicolas Bordas . Il y a de nombreuses interactions à développer sur les réseaux sociaux pour soutenir l'action du Collegium International auquel appartient Stéphane Hessel. Comme il y a matière pour de nombreux billets sur ces questions vitales.
Quant à moi, c'est dit et fait: J'y suis allé, et me me suis engagé dans le Groupe Facebook Friends of The Collegium.
(PS: le "Et si" est un clin d'oeil rhétorique à Nicolas Bordas. Qu'il nous permette de mettre un peu d'humour dans cette matière sérieuse!)
Deux pensées me viennent à l'esprit pour finir. Je vous les livre, la seconde étant dénuée de toute forme politique d'intentionnalité:
"We have to work harder to uphold the ideal that we are all equal & deserving of the chance to pursue our own happiness." Barack Obama le 12/03/2011
> Rejoindre Friends of the Collegium sur Twitter
Nous reviendrons dans un très prochain billet sur les évolutions de la gouvernance mondiale au regard des perspectives inaugurées par Hessel, à la lumière des récents évènements du printemps arabe et de la double catastrophe sismique et nucléaire survenue au Japon. A très bientôt sur jb-reys.blogspot.com
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