jeudi 15 septembre 2011

Du Parlement européen, du débat démocratique, et de la nécessaire représentation du Front National






On trouvera ci-dessous la vidéo et une transcription partielle des débats.

Le déroulement de cette passe d'arme m'inspire deux réflexions.

La première est que la vivacité de l'échange est non pas un constat d'échec du débat politique, mais au contraire un signe de vitalité. De vitalité du débat démocratique. D'un débat dont les citoyens français sont de facto privés. En effet, les masques tombent!
Le Parlement européen est sans nul doute la seule chose véritablement démocratique à sauver dans le naufrage européen que nous vivons en raison de la contagion de la dette grecque à l'ensemble du système, faute d'avoir pris les décisions pertinentes en 2007/2008. Ce qui est logique, en raison même de son mode de constitution: le suffrage universel.
Les parlementaires devraient se saisir de façon éminemment vigoureuse de leur pouvoir et de leur légitimité. Pour faire pièce à l'approximation de la gestion de la crise par les gouvernants européens dont toute l'action ne consiste finalement qu'à satisfaire aux attentes des agences de notation et des marchés en collectivisant des dettes et des créances douteuses ou toxiques privées (celles des banques), les transformant en dettes publiques (les plans d'austérité), et ce dans le plus grand mépris de l'intérêt réel des peuples. Plus de parlement européen, pour plus de débat dans le traitement démocratique d'une crise financière majeure, là où les parlements nationaux sont transformés en chambre d'enregistrement de plans d'austérité.

La seconde est qu'il est urgent que le Front National soit représenté au parlement français à la faveur d'un scrutin proportionnel. Il est capital de refléter dans son exacte proportion l'électorat frontiste. Et de le laisser s'exprimer là où il peut légitimement le faire par la voie de ses élus. Car quoi de plus parlant que de voir et d'écouter la prise de parole du Président d'honneur du parti aujourd'hui dirigé par Marine Le Pen? Voilà qui accélérerait sans nul doute et de façon mécanique la déconsidération de ce parti et précipiterait son déclin, à force d'injures, de thèses explicitement racistes, de comportements inquiétants, de prise à partie sur des thématiques sexuelles, et par extension de négation constante de l'être ensemble démocratique.  






Extraits

De Daniel Cohn-bendit

"C'est dans ces paroles que se développe cette haine"
"Quand on dit de défendre la réalité européenne, de défendre les valeurs européennes, de défendre les citoyens européens, cela veut dire, traduit en bon français, c'est défendre l'identité multiculturelle de l'Europe d'aujourd'hui, parce que c'est ça la réalité européenne. Et c'est contre cette idée qu'a eu lieu ce massacre. Et quand un député français de CE parlement ose dire que le problème qui a eu lieue en Norvège, c'était pas le massacre, mais c'était la naiveté du gouvernement norvégien qui accepte la société multiculturelle, il faut que que ce parlement dise que M Le Pen est une honte pour ce parlement même que d'avoir dit ces paroles (longs applaudissements)" 

"Si nous laissons passer dans nos discours ces phrases ignobles. Mais si nous laissons passer cette idée que l'europe d'aujourd'hui ne peut pas et ne sera pas une société multiculturelle, alors nous faisons tous ensemble le lit de ceux qui font les choses les plus horribles. Oui, il y une responsabilité intellectuelle quand il se passe quelque chose parce que nous créons le climat (...) ou alors des fous, des cinglés puissent agir de cette manière. Se recueillir sur la Norvège, c'est aussi réflechir à ce que nous faisons les uns et les autres et à ce que nous disons"


De Jean-Marie Le Pen

"Mis en cause personnellement par un collège (...), relativement à des déclarations sur  le massacre norvégien, je tiens à dire que c'est un mensonge.(...) J'ai piorté un jugement politique sur la politique norvégienne (...) en déplorant la naïveté du gouvernement novégien qui n'avait pas rempli ses obligations de sécurité. L'Etat est chargé de défendre ses citoyens. Or il n'y avait pas un seul policier sur l’île. "

Le Président du Parlement interrompt Jean-Marie Le Pen:
"Monsieur le Pen, vous entrez là dans une débat politique. Cela n'est pas conforme à notre règlement"

Jean-Marie Le Pen, éructant
"J'ai le droit de répondre. J'ai le droit de rappeler qu'il a été mis en cause ici. Pour avoir hébergé un terroriste de la fraction armée rouge. Et qu'il soutenait les cambodgiens mass... (coupure) J'ai le droit de défendre mon honneur. Vous êtes peut-etre le président de cette assemblée, mais j'en suis le Vice-doyen"

Le Président:
"(...) Monsieur le Pen. Vous avez fait votre déclaratin, déclaration à titre eprsonnel. Nous vous en remercions. Nous vous avons entendu"

Jean-Marie Le Pen
"Je n'ai pas fait ma déclaration. J'ai le droit de me défendre quand mon honneur est attaqué, c'est la moindre des choses. (silence pour traduction au Prédident) (...) J'ai dit que le gouvernement norvégien était naïf parce qu'il n'avait pas pris les dispositions de sécurité tant dans l'ile que postérieurement (huées des parlementaires) (...) "

Le Président
"Monsieur le Pen, un moment je vous prie, un moment. Vous n'avez pas le droit d'entrer dans le fond du débat. Vous avez fait part de l'essentiel de votre déclaration à titre personnel, nous vous en remercions"

Jean-Marie Le Pen, éructant, vindicatif
"Oui enfin, Vous me laissez pas la parole, quoi. On se croirait chez les bolcheviks ici.

Marine le Pen (en privé): "il sait de quoi il parle."



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