mardi 20 septembre 2011

A Troy Davis



Mon ami,
A toi qui est mon frère en l'humanité,
A toi dont le destin se brise à présent,
Contre le mur d'une justice inique et aveugle

A toi dont les printemps
N'iront pas au delà de ces maigres années,
Et dont le seul tort fut
D'être né noir
En une Amérique encore hantée parfois
Par ses sombres démons

A toi dont l'espoir vaincu n'a cessé de pleurer
Au long de ces vingt ans de geôle.
Que nul n'aura pu sauver
Ni les hommes, ni les foules,
Ni la bonne volonté
Ni même les puissants.

Je veux dire que mon âme
Que mon coeur sont broyés
Du cauchemar que tu vis
Que je vis avec toi
Dans les larmes et la peine
Parce que nous sommes frères

Un peu de toi s'en va, déjà
Et je sais que tu veilles
Et je veille avec toi

Il ne reste plus rien
Les mots sont inutiles
Le souffle se fait rare
Tout l'être est de douleur

Ne reste que le beau
Peut-être
Et la prière
Si tel est ton refuge

Je ne sais que le beau
Et de penser à toi.
Je le dépose là
De musique il est fait

Comme un grand chant s'élève
La corde vibre et tremble
L'âme étreint.
Tu t'envoles.

Tu n'es déjà plus là
Tu nous laisses
Tu me laisses.
Ta voix se mêle au chant
Du violon.
Qui dit je n'ai plus peur.

Et la laideur du monde,
Enfin toute effacée
Ne reste que le beau
Que tu portes avec toi.

Et je te garde en moi
Ton image, ton nom
Que rien n’altérera.

Mon ami, mon frère







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