dimanche 15 janvier 2012

Le Monde selon 007


La vie comme elle va. Le monde selon 007

(Un jour de séance ciné centrée sur les opus du célébrissime agent du MI6)

(Billet publié initialement sur Facebook, sous la forme d'un "statut", d'où l'ellipse)

(Il) 

S'il en juge par la connaissance encyclopédique de Junior sur le sujet (la matière devrait-on dire), son décodage temps réel de ce qu'il voit, son anticipation minutieuse des scènes et dialogues, 

A visiblement transmis de façon très efficace le goût comme la délectation:

de la scène d'ouverture à haute teneur en adrénaline; 

du générique conçu comme une oeuvre dans l'oeuvre; 

des musiques de John Barry et des interprétations de Shirley Bassey à Tina Turner; 

du mythique Walther PPK; 

des répliques cultes comme "Vodka Martini, shaken not stirred"; 

des Aston Martin (quelle vulgarité les Ferrari!); 

de l'humour so british; 

d'une certaine misogynie insupportable et délicieuse dès qu'on la prend au second degré, surtout quand elle est justifiée par de sculpturales plastiques et des charmes si désarmants et ensorcelants que ceux de... ("Chacun sa préférée papa"; "ça c'est sûr, fils!"), les héroïnes françaises n'ayant la plupart du temps pas du tout à rougir de figurer dans ce casting là, dont le rôle ne se limite pas nécessairement à l'exploration de la variation infinie des courbes en fonction des lumières ou des positions relatives (il faut rester décent); 

des purs produits de l'imagination technologique intarissable et pleine d'humour elle aussi de Q; 

de la suavité comme de la vibrante incarnation de ce que fantasmer veut dire si délicieusement portée par Miss Moneypenny; 

de la sublime et envoûtante froideur de M incarnée par la grandiose Judi Dench; 

des méchants plus vrais que nature quand ils sont portés par Michael Lonsdale, Gert Froebe, Christopher Walken, Telly Savalas ou Matthieu Amalric; 

de l'exploration caricaturale de la guerre froide, de son avant et/ou de son après à l'ère du pouvoir des pétroliers, des médias, ou du green business; 

de l'action conçue comme une culture cinématographique à part entière, un art dans l'art (tout le monde n'y réussit pas, y compris dans la légende);

des bonbons acidulés que sont certains opus, oubliés (ou pas du tout) dès qu'on les a consommés, mais après avoir distillé un plaisir qu'on ne cherchera pas à dissimuler;

d'une galerie de portraits dans laquelle, c'est indubitable et inévitable, Sean Connery occupe une place définitive, mais suivi de près par... ("Chacun ses héros papa"; "c'est certain, fils!"...)

de la revisitation du MI6, de la CIA, du KGB ou la DGSE , le prélude à une réflexion sur les services secrets n'ayant pas nécessairement ni restrictivement à être austère ou universitaire (il faut savoir faire feu de tout bois);

de la révision ludique des données d'un atlas géopolitique, la magie du cinéma contractant les espaces et les durées, quitte à réintroduire ensuite la nuance et les rectifications utiles; 

des effets spéciaux qui constituent eux aussi une dimension à part entière de la culture cinématographique, le numérique n'ayant pas toujours tué la magie des origines, ce qui est plutôt bien; 

du dénombrement lorsqu'il va jusqu'à 007 et au "licence to kill" qui l'accompagne, la matière n'étant pas si innocente que ça, au-delà de la réjouissante et systématique hécatombe qu'on savoure bien calé dans son fauteuil (ce n'est pas bien, mais c'est si rigolo!); 

de certains établissements dits de luxe, dans lesquels on évoluera avec bonheur le temps de la projection, et qu'au-delà il faut avoir dans son carnet d'adresse pour savoir ce que vivre avec opulence veut dire ("ma petite entreprise connait pas la crise" comme l'a chanté Bashung);

etc, etc, etc

Mais au fond, incluant et au-delà de tout ce qui précède, d'une certaine culture de l'insouciance et de l'inconsistance indispensable semble-t-il à l'équilibre général. 

Et peu importe la forme, celle-là ou une autre, le gratuit, l'inutile et l'éphémère ne pouvant pas ne pas occuper une place réelle dans nos existences. Existences visiblement plutôt masculines. Nul n'est parfait!

Vous laisse donc, puisqu'il vient d'être interpellé sans ménagement et en ces termes, pour regarder la suite de l'un des tout récents épisodes de la captivante saga:

"My name is Bond, James Bond"

Enchanté fils! 

"World is not enough"!

Si tu t'en tiens à ça, tu iras loin, en effet!

God save the Queen!








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