jeudi 12 janvier 2012

A propos des gestionnaires de patrimoine et de la bourse


La vie comme elle va. A propos des gestionnaires de patrimoine et de la bourse

(Suite à une interview économique sur une grande radio d'information française)

Cet après-midi, dans la bouche d'une responsable de gestion privée au sein d'un établissement financier suisse, interviewée par un journaliste économique spécialisé français:

Le journaliste
Comment voyez-vous l'année 2012?
La gestionnaire
Avec beaucoup de volatilité et une très forte recherche de rentabilité sectorielle.

(...)

Le journaliste
Dans quels secteurs faudrait-il investir d'après vous?
La gestionnaire
Le luxe, la consommation, la technologie
Le journaliste
Et dans quelles entreprises en particulier?
La gestionnaire
Coca Cola, LVMH, Google, etc.

(...)

Avec des analyses économiques et financières de cette nature, il est très urgent:

Pour les patrons de PME cotées en bourse (et donc aussi ceux qui l'envisageraient), de se retirer des marchés pour se financer autrement (minimisant ainsi leur propre risque), les bourses ne servant plus à financer l'économie réelle de la grande majorité des entreprises, mais étant destinées à l'optimisation comme à la stratégie spéculative financière pure des multinationales. Ce qu'on savait déjà, mais qui est devenu plus qu'une évidence;

Pour les Etats, d'instaurer une taxe internationale sur les transactions financières, car là, pour le coup (pour le coût), même avec un taux infinitésimal et une assiette étroite en termes de produits financiers, le rendement va être considérable, compte-tenu des options d'investissement largement et universellement retenues (ce qu'on sait, chiffres à l'appui);

Pour les gestionnaires de patrimoine, de changer de métier, car se fouler de 2 minutes d'analyse pour nous dire qu'il faut miser sur les mastodontes internationaux quasi inébranlables en raison de la très grande fébrilité des marchés et des risques élevés de pertes, ce qui revient à proposer de jouer la carte de la sécurité quasi absolue, c'est se moquer du monde en énonçant une évidence;

Pour les épargnants et investisseurs, en conséquence, se passer de ce type d'avis pseudo-spécialisé. Les dits épargnants et investisseurs s'épargneront du même coup une partie des frais associés à la prestation (?) de leur gestionnaire. Gestionnaire dont on rappellera qu'en général, il ne prévoit rien de ce qui est grave, au motif allégué que c'était... imprévisible. Ce qui confirme l'inutilité de la prestation de conseil, précisément;

Pour les ambitieux tentés peu ou prou, malgré la coopération actuelle, par une évasion fiscale en direction de la Suisse qui serait motivée par exemple, et outre le non assujettissement, par une meilleure gestion de portefeuille, de ne rien en faire. On trouvera n'importe où dans le monde ce type de conseil à 2€ (2$, 2 Yuans) qui ne fait que consacrer des poncifs financiers.

Pour certains supra et/ou ceux qui n'avaient pas encore compris la différence entre un placement sûr et un placement spéculatif, de se pencher sélectivement sur la cotation des 100 premiers géants de l'économie mondiale. 

Même avec une catastrophe nucléaire, une marée noire, une catastrophe ou un scandale sanitaire, des fusions-acquisitions à tour de bras à n'y plus rien comprendre accompagnées le cas échéant de pertes monumentales pour l'une ou l'autre des entités du conglomérat, une chose est sûre: les fluctuations de telles valeurs sont marginales, la confiance des gestionnaires est aveugle, le rendement est significatif et assuré, le risque est quasiment nul. 
On ne change pas une méthode qui gagne. (C'est fou comme la finance est conservatrice en définitive)

Vive la Bourse et les gestionnaires de patrimoine!






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