lundi 3 octobre 2011

Borloo, les journalistes et les vraies questions




Or donc ce matin, dans son éditorial sur le site web de Slate, Jacques Attali dépeint la situation de la France en ces termes, à propos des défis que le futur chef de l'Etat devra relever:

"Les défis que devront affronter la France et les Français à partir de 2012 sont gigantesques: une dette publique égale au PIB; 4 millions de chômeurs; 70 milliards d’euros de déficit extérieur, une perte vertigineuse de compétitivité; une désindustrialisation extraordinairement rapide; des choix énergétiques et environnementaux incertains; une pauvreté de plus en plus étendue; une précarité gagnant les classes moyennes. Sans parler d'autres signes de déclin: l'insécurité, l'obésité, les addictions, la corruption; avec, en plus, d’immenses problèmes européens et mondiaux.

En effet, tels sont bien le débat et les enjeux. Sans forcer le trait, mais avec lucidité.

Ce même jour, véritable morceau choisi de la logorrhée si fréquente dans la profession, j'entends une journaliste déclarer, sur une chaîne d'information en continu: "Séisme politique suite à l'annonce par JL Borloo de sa volonté de ne pas se présenter à l'élection présidentielle". Ne la blâmons pas. Toute la presse ne parle que de ça depuis Dimanche. Sur tous les médias.

Et d'observer qu'à des années lumières du "séisme" évoqué, il s'agit juste d'un tout petit et minable (ou remarquable, selon le point de vue) calcul politicien et carriériste de la part de l'intéressé qui vient tout simplement de "s'acheter" virtuellement Matignon dans l'hypothèse (dont ne commentera pas ici la portée) où l'actuel chef de l'Etat se présenterait et serait réélu. Simplement un non évènement. Un secret de polichinelle. Une manœuvre tactique. Une façon de revenir sur le devant de la scène et d'assurer un avenir politique. 
Rien de quoi en somme justifier la secousse tellurique invoquée. 

A l'évidence, pendant que la France se disloque, elle, certains ont encore du temps à perdre à gloser sur la non-candidature de Jean-Louis Borloo. Aveuglement du microcosme. Caractère dérisoire de ses centres d'intérêt. Médiocrité du regard trahie par le langage. Décalage et anachronisme du débat autour de la politique. 

Vertige de la non-information. 
De la désinformation? 




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