jeudi 20 octobre 2011

Du Sénat et de l'encadrement militaire des mineurs





Le nouveau Sénat fait son travail donc, après son récent changement de majorité et l'élection de son nouveau Président PS. 

Sur le fond du sujet à présent, même les militaires étaient contre à tout le moins ou extrêmement réticents. C'est peu dire. 
L'armée sert la Nation. L'éducation sert ses enfants pour permettre leur intégration et leur épanouissement. La Justice prévient, punit et cherche à réinsérer de manière efficace, contrôlée et harmonieuse. Il est parfois bon de rappeler quelques évidences.

Ce dispositif constitue un criant aveu d'échec. Et les moyens consacrés sont dérisoires au regard de la possible volonté de redonner à l'armée une fonction sociale au demeurant presque anachronique après qu'on ait, à juste titre, opté pour sa professionnalisation.

Si une prise en charge doit être financée, et cela s'impose en effet, elle doit l'être substantiellement, le soin de ces mùineurs en rupture là relevant avant tout d'éducateurs spécialisés. Ces derniers pour n'être pas intimidés et se révéler efficaces, devront avoir été sélectionnés sur leur formation ainsi que leur expérience à soutenir le cas échéant un rapport de force qui devra être structurant pour les jeunes et tout entier ordonné à l'épanouissement comme à l'intégration de ces derniers.

Et non pas, comme le présuppose le modèle de l'encadrement militaire, et même si l'on s'abstient de toute caricature, à l'obéissance aveugle à un ordre national quasi transcendant sorti de l'horizon psychologique et sociologique de cette population, alors qu'il s'agit simultanément d'éclairer, de faire comprendre, d'éduquer sur les finalités comme les modalités du vivre ensemble, de la dignité comme de la responsabilité qu'on doit à soi-même et aux autres.

Le problème n'est donc pas simplement celui de "qui", mais beaucoup plus fondamentalement de "quoi". Qui va commander la réponse à la question "par qui". Preuve s'il en était qu'on a ici, dans le texte adopté par les députés, posé la dite question rigoureusement à l'envers. S'attachant à la puissance du moyen et de l'esprit de contrainte et de fléchissement de la volonté qu'il implique, ce qui est la définition de l'univers militaire (la discipline fait la force principale des armées), alors que le travail doit être double qui, simultanément, éduque et éclaire, et rend la volonté docile à de justes buts dont la poursuite incarne l'épanouissement personnel et rend la socialisation effective.

On peut ne pas verser dans l'angélisme à propos de ces jeunes "difficiles", sans pour autant souscrire à leur prise en charge militaire qui, sous couvert de préalables sociaux (l'intégration sociale de quelques uns par l'armée, hier, à la faveur du service militaire aujourd'hui disparu), substitue à tort à l'éducateur compétent l'incarnation de la force qui brise la volonté récalcitrante ou tente de susciter une intégration par l'obéissance, là où il s'agit avant tout  de faire découvrir que la République et la société constituent des opportunités pour l'individu lui-même, les efforts personnels utiles étant consentis.
Mais revenons au Sénat. Une commission paritaire mixte Sénat-Assemblée va maintenant devoir se réunir pour que le texte ne soit pas bloqué. L'occasion donc de l'amender largement. Même si le dernier mot revient aux députés.
Au travail MM les Sénateurs!






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