lundi 17 octobre 2011

Comme une divine et interminable caresse de Paul Eluard




D'un regard qui enveloppe; d'un regard qui souligne la beauté du monde; d'un regard qui se fond avec ce qu'il caresse; d'un regard qui rassure et rend paisible ce qui serait trop dur; d'un regard des origines où le mal n'affleure pas; d'un regard comme une source d'où le monde naîtrait une seconde fois. 


La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, 
Un rond de danse et de douceur, 
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, 
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu 
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu. 
Feuilles de jour et mousse de rosée, 
Roseaux du vent, sourires parfumés, 
Ailes couvrant le monde de lumière, 
Bateaux chargés du ciel et de la mer, 
Chasseurs des bruits et sources des couleurs, 
Parfums éclos d'une couvée d'aurores 
Qui gît toujours sur la paille des astres, 
Comme le jour dépend de l'innocence 
Le monde entier dépend de tes yeux purs 
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul Eluard - La courbe de tes yeux





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