jeudi 8 décembre 2011

Agences de notation: et si on arrêtait de dire n'importe quoi?

Chose lue

(Suite à la lecture d'un article publié le 07/12 sur le site du monde sous le titre "Standard & Poor's : "Nous ne sommes pas des commentateurs mondains"; et lors même que Moody's et Standard and Poor's viennent de placer sous surveillance négative la zone euro, les Etats de la zone, les banques de la zone, le FESF, les collectivités territoriales et par la même la totalité des Entités ayant un rôle financier au sein de la zone euro - Lire également le billet de ce jour "L'Europe et les chocs" sur ce blog)


Il serait temps de rappeler en effet, face à un certain discours lénifiant qui traverse les médias, à un certain discours politique asséné par certains de façon démagogique, à une certaine vulgate sociale indignée qu'on peut par ailleurs comprendre, que les agences de notation "ne (sont) pas des commentateurs mondains".

Les agences, qu'on peut critiquer et nous le faisons ici régulièrement sous le rapport de leur indépendance par le fait même qu'elles sont juge et partie la plupart du temps (Lire sur ce blog le billet "Europe: qu'attend-on pour faire de la politique?"), travaillent néanmoins sur des critères économiques objectifs même si susceptible d'être optimisés. Mais voilà qui devrait faire l'objet d'une gouvernance financière pompeusement annoncée en 2008 sans qu'on ait rien fait depuis (Voir Bâle III). On a les agences de notation qu'on mérite.

Sur le fond maintenant, les arguments sont économiquement justes. Et le Traité européen du jour en question traduit l'incohérence de l'action des politiques et hauts fonctionnaires européens qui n'agissent ni sur les bons leviers, ni selon le bon timing. 

Il ne faudra pas ce plaindre lorsque ce mécano institutionnel européen aura emmené l'Europe dans le mur d'une hyper-récession, ce qui est inévitable et imminent (un seul exemple: le 3ème plan de rigueur envisagé pour la France en ... 3 mois! Comme l'Italie.):

"(...) D'abord, des perspectives de croissance trop faibles pour modifier la trajectoire de la dette publique à moyen terme. Ensuite, les banques européennes seront confrontées à des besoins de financement extérieur très importants début 2012, ce qui pourrait peser sur la dette publique si elles devaient faire appel à l'aide des Etats. Une troisième variable est enfin scrutée : la flexibilité monétaire.

Il existe une pression énorme sur la Banque centrale européenne [BCE], afin de la pousser à intervenir davantage. Or, sa réponse semble être pour l'heure : nous ne pouvons pas nous engager de façon très forte pour soutenir les Etats sans avoir des assurances concrètes et crédibles sur les stratégies de redressement à moyen terme. Elle veut être sûre, à raison, qu'elle n'exonère pas les Etats de prendre leurs responsabilités.(...)" 

Ce n'est pas faute d'être prévenus.







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