jeudi 1 décembre 2011

A propos de l'adagio du concerto pour clavier BWV 974 de Bach par Alexandre Tharaud


Une découverte récente d'une sortie en CD qui l'est tout autant que je m'empresse de partager ici.

Bach qui transcrit pour le clavier un concerto pour hautbois de Marcello, avant que l'opus ne soit à son tour arrangé, mais aussi transcrit pour piano seul, par Alexandre Tharaud. Qu'il exécute en récital, et que nous retrouvons ici dans le version orchestrale.

Il s'agit d'une version extrêmement inspirée, du second mouvement du BWV 974. Avec un magnifique travail réalisé sur l'ornementation, tant dans la transcription que dans l'exécution. 

On est ici aux antipodes des transcriptions de Kempff sur l'une desquelles je me suis exprimé récemment sur ce blog. Kempff cherche l'épure absolue jusqu'à presque gommer l'ornementation. Tharaud réhabilite l'ornementation mais avec beaucoup d'amplitude et de souffle, sans maniérisme aucun donc bien que le caractère originel italien de l'oeuvre soit parfaitement restitué. Le résultat est une exploration vaste, très élégante, intime. 

On n'est pas dans la dimension sublime et par moment abyssale caractéristique des transcriptions de Kempff. On n'est pas non plus dans cette ascèse musicale quasi métaphysique et résolument contemplative propres aux versions de Gould. Tharaud nous invite à une méditation musicale à la fois poétique et onirique de toute beauté: chaleureuse, enveloppante, délicate, d'une subtile et gracieuse ambiguïté esthétique et émotionnelle.

Kempff suspend presque le temps. Gould le dépasse. Tharaud l'explore dans la visitation exhaustive et ample du motif.

Un mot des Violons du Roy et de Bernard Labade qui sont superbes, à l'oeuvre dans un baroque lui aussi très élégant, avec une remarquable maîtrise de l'intensité et un très très joli travail sur le son, la densité et l'expressivité des cordes.

Splendide.




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