jeudi 1 décembre 2011

A propos des concertos Concertos BWV 1052 1054 1056 1058 de Bach par Alexandre Tharaud

Instant musical



Certainement LA production, éminemment durable, de cette fin d'année s'agissant de Bach, que j'explore depuis quelques jours. Sous les doigts d'Alexandre Tharaud.
(NB: je n'ai aucun lien à caractère économique avec EMI-Virgin)

Un disque splendide centré sur l'interprétation des concertos pour clavier du Kantor. Avec un remarquable travail sur l'ornementation, la couleur sonore, et une acoustique exceptionnelle. La position physique en retrait du piano n'étant pas pour rien en effet, dans la fusion des cordes et du piano pour une densité et une unité d'interprétation rares.

On est ici dans un univers musical intime mais dense et profondément expressif.

Tharaud, dont tout ce que j'ai dit dans mon post précédent reste vrai, déploie une dynamique à la fois puissante et jamais ostentatoire; une très grande subtilité dans le jeu; une grande clarté mais enveloppée dans un phrasé remarquablement maîtrisé; une palette des contrastes mais dont aucun ne fait violence tant l'harmonie et l'équilibre sont les maîtres mots; une fluidité extrême qui laisse les ornementations se déployer avant d'être reprises dans le creuset de la ligne mélodique, ne devenant jamais une fin en soi.

D'où une appropriation inédite d'un baroque entre flamboyance et rigueur contrapuntique et polyphonique, dans un espace sonore qui est celui du piano classique. De quoi procurer un réel plaisir à la fois aux amoureux de Bach et à ceux du piano moderne oscillant entre puissance et subtilité, entre ampleur du son et de l'acoustique et délicatesse des mouvements de l'âme et des émotions.

Un vrai travail d'interprétation remarquablement servi et animé par les Violons du Roy sous la direction de Bernard Labadie, dont la formation, brillante mais discrète, très élégante mais non affectée, cherche et trouve la complicité et la fusion avec le clavier. Ce qui constitue l'essence de ces concerti dans lesquels il n'y a pas de lutte entre le soliste et le tutti, la quête et la manifestation de l'harmonie de l'ensemble étant le but.

Vous trouverez ici à la fois des extraits et des commentaires de Tharaud. De quoi être séduit autant par la qualité de l'interprétation que par la beauté intérieure comme l'intelligence musicale du pianiste, palpables.
Et aussi de quoi être frustré... Mais voilà qui tombe bien, puisque c'est bientôt Noël!





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