lundi 19 décembre 2011

Aux résignés raisonnant à courte vue à propos de la succession de Kim Jong Il


L'Histoire qui s'écrit

(Le jour du décès de Kim Jong Il, dernier dictateur à la tête d'un Etat totalitaire, immédiatement remplacé par son fils, Kim Jong un. D'où un certain commentaire récurrent omniprésent sur le thème "un dictateur chasse l'autre")

Nous sommes un peu lassés de lire une certaine rengaine ce matin, y compris dans les (gros) titres de la presse.

Malgré les apparences (toujours trompeuses), l'Histoire ne se répète pas. Elle bégaie, elle vacille, elle erre, elle se fourvoie, elle se caricature, mais elle est en mouvement et parcourt son chemin qui est orienté, inévitablement en raison même de la nature du temps et de ce qu'est la culture humaine.

Relire d'urgence Claude Levi-Strauss et la distinction entre histoire stationnaire et histoire cumulative à propos de la notion de progrès historique. Sachant que ce qui est un "progrès" pour l'Histoire peut fort bien n'être pas perçu comme tel par les acteurs de cette histoire, qui ne peuvent s'affranchir totalement de la temporalité à laquelle ils appartiennent pas définition.

Il faut faire preuve de discernement et de rigueur, tenant d'un côté les faits et de l'autre les perspectives (sans préjuger de leur orientation) pour qu'apparaissent, parfois de façon très ténue, les évolutions historiques. A l'opposé de l'histoire à la louche qu'un certain journalisme sensationnaliste et en même temps résigné et très conformiste (ce qui n'est pas du tout contradictoire, la preuve) propose, dès lors que l'Histoire s'écrit en temps réel (ce qu'elle ne cesse de faire).

Où l'on voit également que la temporalité de l'historien n'a rien à voir avec celle du journaliste. Où l'on aimerait que les seconds cessent de se prendre pour les premiers, ce qui est impossible par méthode.




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