Chose lue
(A propos de l'interview de Jean-Paul Fitoussi publiée le 06/12/2011 sur le site de Libération sous le titre "Ce que l'on vit est de l'ordre de la tragédie")
Extrait
"Je redoute moins l'hyperinflation que l'hyper-récession. Ce que l'on vit est de l'ordre de la tragédie. L'Europe est coincée et se retrouve à faire de la surenchère sur l'austérité. Les pays multiplient les plans d'austérité pour montrer patte blanche aux marchés financiers et aux agences de notation. Lesquels, après les avoir poussé à faire cela, leur reprocheront d'avoir laissé filer la croissance..."
Certes, Fitoussi est un néo-keynésien. Car il faut en effet choisir son camp en matière d'économie, tout en demeurant extrêmement vigilant.
L'intérêt du propos tient donc autant à la lucidité comme à la solidité du diagnostique, qu'à l'arrière-plan doctrinal. Puisque nous sommes quelques un, mais trop peu hélas, à penser que la vision comme la méthode Friedmanienne et néo-libérale appliquée de façon dogmatique à la construction européenne est une véritable folie.
Sur le fond donc, et c'est cela-même que je soulignais hier ici qui s'impose à tout économiste non "idéologiquement" captif, le projet de Traité merkozyste est un contre-sens voire un non-sens absolu et coupable qui va aggraver la récession sur la zone euro au-delà de ce que les citoyens peuvent imaginer. Puisque qu'on ne touche à rien des moyens tout en durcissant encore le cadre de Maastricht, alors même qu'il ne reste absolument plus aucune marge de manoeuvre budgétaire.
Pour ceux qui n'ont pas connu 1929, bienvenue en 2012.
A côté, 1973, 1979, 1987, 1993, 2008 et même 2011 ne seront que des peccadilles.
L'Histoire adore les tragédies qui la font avancer. Les peuples beaucoup moins. Quant aux individus...
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| capture d'écran du site libération.fr |
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