Hommage à Socrates

(Suite à l'annonce du décès du footballeur brésilien Socrates)

Alors Dieu créa la Seleçao

Il fallait de la sagesse
Il en confia le soin à Socrates
Le bien nommé

Qui la préserva, la fit grandir et prospérer
Flamboyante, inspirée, complice,
Victorieuse souvent
Battue parfois
Mais toujours magnifique
Dans un esprit démocratique singulier
Qu'aucun jusqu'ici n'avait osé explorer
Ce qu'on abandonna bien vite après lui.

Non seulement le Brésil,
Mais le Monde entier vit que cela était bon
Par le rêve partagé,
Par la magie du sport incarnée
Par le simple et communicatif plaisir de jouer

"Ordem e progresso"
Disait le globe bleuté
Cette aimée Selaçao
Ne cessait de le porter

Amis ou non de ce ballon,
Tous furent interpellés
Enchantés même
Dieu savait que cela était bon
Pour sa rétive humanité

Ce que fit le brillant conducteur
Ici ou là hors les pelouses
N'importait pas au fond
Dieu s'en moquait, le Monde aussi,
La Seleçao valait plus que les dérives d'un homme
Et l'ardeur d'une nation mieux
Que les travers d'une icône
Lorsque l'on voit sa face cachée

Aussi, lorsque le lumineux
Et méritant Capitaine fut rappelé
Tous ses amis furent touchés
Tous foulant le fier globe étoilé

Alors Dieu se retira en un coin de son univers
Et décida d'allumer, pour lui, une petite étoile
Il le devait,
Qu'il posa sur le bord de la voie lactée

De là, il pourrait ainsi tout voir et tout contempler
De ces rencontres tant aimées
Où des hommes de lumière
Enfantent, parfois, la joie avec leurs pieds