mardi 15 novembre 2011

A la découverte d'une immense soprano colorature avec Simone Kermes


Haendel dans une aria d'une extrême pureté dont il a le secret, extraite de "Jules César": "Piangero la sorte mia".
Simone Kermes (retrouver son site web ici; et l'article wikipédia qui la concerne ), une soprano colorature (Une vraie, c'est si rare!) que j'apprends à connaître et qui possède un authentique talent dans le répertoire baroque avec des aigus étoffés de toute beauté, des médiums ronds et pleins, des graves généreux, une diction et des attaques subtiles, une remarquable maîtrise du souffle, un vibrato naturel très élégant.

Voudrait-on comparer, même brièvement qu'on repensera par exemple à Patricia Petibon, si talentueuse et que j'apprécie énormément. Tant sur le plan vocal que sur celui de la perception de la psychologie de ses personnages et de la maturité de sa captation/restitution des textes et livrets. Petibon  intéressante parce que c'est réellement beau, techniquement abouti et dramatiquement maîtrisé.

Mais sa tessiture est moins étendue que celle de Kermes; elle dispose d'un volume sonore moindre; elle n'a pas ce vibrato naturel qui fait frémir d'émotion d'emblée, dont jouit Kermes, et qu'elle utilise à merveille. 

Néanmoins quiconque chante ou est amateur perçoit immédiatement la différence. Il n'est que d'écouter par exemple la façon dont la voix se pose naturellement, avec justesse, intensité, et une grande vérité émotionnelle après les sauts. Ou encore le travail sur les ornementations qu'elle chante presque comme une mezzo dans les graves. Ou encore l'amplitude des aigus, charnels, habités et jamais pincés. Cela même notamment qui m'a poussé à écrire qu'il s'agissait d'une "vraie" colorature. 

On projette, c'est certain, un éclairage singulier sur cette perle rare lorsqu'on souligne qu'elle assista aux Master class d'Elizabeth Schwarzkopf (voilà pour l'intensité, la justesse et l'élégance sur l'ensemble de son spectre de colorature) et de Dietrich Fischer-Diskau (voilà pour le travail sur le texte, la relation explorée et dévoilée jusqu'à l'extrême entre le mot, le souffle et l'expression).

On comprend évidemment pourquoi les grandes scènes internationales se l'arrachent désormais, trop ravies d'accueillir une soprano agile qui ne soit pas superficielle ou purement technique mais au contraire  prodigieusement habitée et vibrante, outre la virtuosité manifeste. 

On pourrait développer, on développera, mais Kermes est une très grande cantatrice. J'explore son répertoire avec un immense bonheur musical. 





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