A propos de la fièvre de la jeunesse

De l'importance pour tous de ce que notre jeunesse pense, dit et fait.

"C'est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents." 

Georges Bernanos

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Dialogue

L'ami

Sans doute. Mais es-tu bien certain que notre jeunesse a encore de la fièvre? On pourrait aussi penser que, et par exemple, trop contente d'être portée par une société qui a tué le désir en promouvant la consommation universelle, plus rien ne la porte, ni a fortiori ne la transporte.

Lui

Oui, je crois qu'ils ont la fièvre. A la fois "l'engouement" - la "force", l'élan vital de la jeunesse; mais aussi le symptôme (un malaise profond qui reflète tous les désordres du monde que nous leur avons fait et de celui que nous leur promettons, qui ne ressemble plus à grand chose, a fortiori en ce moment).

Pour ma part, je veux croire en cette jeunesse. Y renoncer, c'est nous condamner à mort nous-mêmes. Plus le temps passe, plus je mesure à quel point ma propre énergie vitale s'alimente aussi, pour partie à la puissance de cette jeunesse en devenir.

Cette jeunesse est une force, un élan, un vouloir-vivre comme disent les philosophes, qui stimule, porte, provoque salutairement, contredit avec bénéfice, s'oppose avec fécondité, nourrit notre devenir commun.

Je sais comme toi les travers de cette jeunesse dont tu fournis une illustration capitale. Mais est-on si sûr que le désir ait été anéanti à ce point? Et quand bien même, où se trouve la cause de cela sinon dans une incapacité à penser nos actions d'aînés au regard de notre jeunesse et de son avenir. Et n'est-ce pas l'écume de l'histoire qui ne remet pas en cause l'essentiel, j'y reviens, le vouloir-vivre dont la jeunesse est investie?

Le jour où l'on ne croit plus à la force de cette jeunesse là, on se perd.

Remerciements Portail Educatif de l'Oise pour la photographie