vendredi 4 novembre 2011

Réponse à un ami au sujet de l'Allemagne et du destin commun des européens




A un ami qui a eu la gentillesse de commenter mon billet de ce jour, "Lettre à nos amis allemands au sujet de la crise de la zone euro".


Mon cher ami,

Permets-moi de ne pas réagir à l'ensemble de ton propos et de me concentrer sur ceci que tu as affirmé: "L'Allemagne constitue le pilier central de l'euro. Il en est constitue également la garantie sur un plan international". 

Je crains que ce ne soit inexact. Car, et tout le problème, mais il faudrait mieux dire "l'enjeu" est bien là: aucun Etat européen ne constitue en soi ni à lui seul une garantie. La garantie c'est désormais la stabilité de l'ensemble de la zone euro elle-même. D'où l'importance de la convergence des économies des Etats membres, tant pour ce qui est du budget que de la politique fiscale. 

D'où la tension allemande que j'ai décrite dans ma lettre, et la position américaine, grave qui réclame de la fermeté, ainsi que celle de tous les autres acteurs dont la Chine à propos de laquelle je me suis exprimé ici il y a peu. 

Nous avons opté pour une solution très exigeante, celle de la monnaie unique, qui réclame impérativement le fédéralisme. Seulement voilà, nous nous sommes arrêtés en chemin. Si tu reprends mon billet du matin à ce sujet ("Fédéralisme européen: sortir d'une construction honteuse") sur lequel je reviens régulièrement ici,  tu verras que j'ai précisément souligné à quel point l'intégration politique fédérale et de projet est désormais la seule voie, sous peine de retards, de déséquilibres graves, de tensions extrêmes comme celle que nous venons de vivre cette semaine, et d'un cortège de maux dont je crois hélas que nous allons les explorer systématiquement avant que la juste forme de l'Europe démocratique ne s'impose. 

L'Allemagne seule n'est la garantie de rien, ni pour nous, ni aux yeux des autres, qui n'est même plus, comme je l'ai rappelé, un bon élève en termes de dette publique ni de croissance, elle même frappée par la violence de la crise et sur le point d'entrer en récession. 

C'est dire à quel point les Etats européens dépendent les uns des autres. A que point nous, européens, dépendons les une des autres, notre destin commun étant scellé.




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