mardi 1 novembre 2011

La guerre des Marchés contre la Démocratie




A l'instant. Une notification.

C'est peu dire que les marchés, les mêmes qui ont salué avec une tendance haussière marquée le plan de (prétendu) sauvetage de la zone euro il y a moins d'une semaine, sont sans doute devenus, directement et indirectement, les pires ennemis de la Démocratie. 

"Citoyens qui ne comprenez rien, laissez-nous exercer notre tyrannie financière en paix avec la complicité de vos dirigeants et cessez de vouloir vous mêler de ces affaires qui désormais, ne sont plus les vôtres". On aura rarement vu le message envoyé sous une forme aussi caricaturale. 

Il semble bien qu'on soit en train de franchir une nouvelle étape. Car si les dits marchés sont en soi cyniques et amoraux, c'est chose normale en raison même de leur nature et de leur finalité propre et unique: le profit. Or là, les marchés frappent d'hypothèque avec une sanction immédiate un espace économique, l'Europe, au motif que l'une de ses composantes cherche à équilibrer et valider sur le plan politique, celui de la légitimité, des décisions économiques et financières très largement imposées même si négociées. 

Les marchés font donc désormais ouvertement de la politique. Ce qui est, sous cette forme caricaturale, une chose nouvelle. Qui plus est à l'échelle du premier espace économique au monde.

On imagine déjà les inepties que vont contenir, en France, les déclarations à venir de M Baroin, celles de Mme Pécresse, ou de Mme Kosciusko-Morizet; comme la langue de bois que va devoir adopter le Premier Ministre sur le sujet. A moins qu'un silence assourdissant n'entoure cet évènement sur le fond des interrogations majeures qu'il soulève. Ce qui constituerait une confirmation à la fois éblouissante et funeste du recul de la démocratie face à ces nouveaux maîtres du monde.

Survenant à dix jours de la commémoration de l'Armistice en France, et de ce que cela véhicule comme expression de l'importance de la paix, il est des coups de semonce qui annoncent que nous sommes véritablement en guerre: celle des marchés contre la démocratie. 

Les dirigeants européens seraient très inspirés de regarder en arrière pour éviter, par exemple, un nouveau Munich. Mais économique cette fois. Pour paraphraser la célèbre citation de Churchill: Vous avez voulu éviter la ruine au prix de la soumission servile aux marchés. Vous aurez la ruine et la chute de la démocratie.





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